6.5 - Traçabilité du mesurage
6.5.1 Le laboratoire doit établir et maintenir la traçabilité métrologique de ses résultats de mesure au moyen d’une chaîne ininterrompue et documentée d’étalonnages dont chacun contribue à l’incertitude de mesure, tout en reliant ces résultats à une référence appropriée.
6.5.2 Le laboratoire doit assurer la traçabilité
des résultats de mesure par rapport au Système international
d’unités (SI) au moyen:
a) d’un étalonnage fournit par
un laboratoire compétent;ou
b) de valeurs certifiées de matériaux de référence
certifiés avec une traçabilité métrologique
au SI déterminée ; ou
c) de réalisations directes des unités SI conformes aux
mises en pratique, telles que décrites dans la Brochure SI, et
garanties au moyen d’une comparaison, effectuée directement
ou indirectement, avec des étalons nationaux ou internationaux.
6.5.3 Lorsqu’il est techniquement impossible d’établir
la traçabilité métrologique aux unités SI,
le laboratoire doit démontrer la traçabilité métrologique
à une référence appropriée, telle que :
a) les valeurs certifiées des matériaux de référence
certifiés fournies par un producteur compétent ;
b) les résultats de la mise en œuvre de procédures
de mesure de référence, de méthodes spécifiées
ou de normes consensuelles clairement décrites et acceptées
par un organisme approprié faisant autorité comme fournissant
des résultats de mesure aptes à l’emploi prévu
et garantis par une comparaison appropriée.
L'OEC doit tout d'abord définir quels sont les équipements critiques au sein de son laboratoire:
- la première approche est de considérer les équipements qui donnent un résultat directement applicable et ayant une incidence significative sur l’exactitude du résultat de l'analyse, de l'essai ou de l’étalonnage et qui est fourni au client et qui peut donc avoir un impact sur ces propres conclusions quant à sa déclaration de conformité.
Par exemple: résultats d'une analyse chimique (Spectromètre = critique), le résultat d'un essai de traction (Machine de traction = critique), la recherche d'un polluant au sein d'une matrice organique (Chromatographie = critique).
- La seconde approche est de considérer si l’incertitude associée introduite par l’étalonnage d’un équipement impacte l’incertitude globale de l'essai final, dans la négative, cet équipement peut être considéré comme étant non critique.
Par exemple: un thermomètre d'ambiance fournit la température du laboratoire avec une incertitude de ± 2°C, mais compte tenu des prescriptions normatives (15 à 35 °C) pour les essais de traction sur les matériaux métalliques (Thermomètre dans l'exemple = non critique), la pesée d'un prélèvement pour dosage d'un composé, l'incertitude de la balance est directement reliée à l'incertitude finale sur la concentration du composé (balance = critique).
Dans le cas des essais qualitatifs, la criticité de l’équipement est évaluée par l’OEC selon ce qui est définie dans les (normes, guides,...) ou des expériences acquises.
Par exemple: pliage d'une éprouvette pour vérifier la présence éventuelle de fissures en surface (machine de pliage = non critique).
Ce qu'il faut retenir, c'est que tous les dispositifs, solutions, MRC utilisés dans la vérification ou l'étalonnage des équipements sont critiques, et que l'OEC devra fournir un certificat qui prouve leurs raccordements au SI par un organisme compétent (accrédité ISO 17025 ou ISO 17034).
Les appareils et les instruments utilisés pour l’exécution des essais et des étalonnages, y compris tout accessoire ayant une influence sur la qualité des services fournis (par ex. maîtrise des conditions environnementales), doivent être étalonnés avant leur mise en service et à des intervalles réguliers au cours de leur période d’utilisation, afin de vérifier et de tenir sous contrôle l’incertitude instrumentale correspondante (étalonnage en tant qu’opération de confirmation métrologique destinée à garantir que toutes ou certaines fonctions d’un appareil de mesure donné soient conformes aux exigences d’application).
Dans ce but, l'OEC doit disposer et réaliser un programme d’étalonnages approprié qui assure la traçabilité jusqu’aux étalons métrologiques primaires (unité SI) pour tous les appareils utilisés dans des mesures, sauf si :
- Il a été démontré que l’incertitude instrumentale contribue de manière négligeable à l’incertitude globale associée aux résultats (dans ce cas l’étalonnage est exigé, mais pas l’assurance de la traçabilité: cas du thermomètre utilisé lors de l'essai de traction à température ambiante sur matériaux métalliques);
- Si il n’est pas matériellement possible d’obtenir la traçabilité ou que le concept de traçabilité n’est pas applicable; dans ce cas, la fiabilité des résultats peut être obtenue par d’autres moyens, comme par exemple:
• L’emploi de matériaux de référence, certifiés ou fournis par un fournisseur qui soit en mesure de garantir la caractérisation chimique et physique du matériau;
• L’utilisation de normes et de méthodes bien définies, avec l’accord de toutes les parties intéressées;
• La participation à des essais comparatifs (circuits inter-laboratoires, etc.).
Les étalons de référence que possède le laboratoire (étalons internes) doivent être étalonnés de façon à assurer leur traçabilité aux étalons métrologiques primaires.
Ces étalons sont exclusivement réservés à des activités d’étalonnage, sauf s’il a été démontré que d’autres types d’utilisation n’invalident pas leurs prestations.
La manipulation, le transport et le stockage des étalons et des matériaux de référence doivent suivre des procédures spéciales qui garantissent leur bonne conservation et leur intégrité.
Les matériaux de référence préparés au sein du laboratoire doivent être réalisés selon des procédures bien définies qui permettent d’en assurer les propriétés, à partir de matériaux certifiés ou équivalents.
Les contrôles nécessaires pour le maintien de la fiabilité des étalons et des matériaux de référence internes au laboratoire doivent, s’ils sont exigés, être effectués selon des procédures et des programmes définis.
Des exigences additionnelles peuvent être nécessaires dans le cas de l’emploi desdits étalons et matériaux en-dehors du siège permanent du laboratoire.
Modalités de raccordements au SI:
L'OEC utilisateur de l'équipement de mesure doit établir
ses spécifications ou exigences, en fonction des exigences de
la méthode d’analyse, d’essai ou d’étalonnage
ou de l’exactitude visée pour les résultats d’essai
ou d’étalonnage requérant l’équipement
de mesure.
Ses spécifications participent à la définition
du programme d'étalonnage et à la confirmation métrologique.
Les équipements de mesure critiques doivent ainsi être raccordés selon l’une des trois voies décrites ci-après:
Voie 1 : soit par un étalonnage réalisé par un laboratoire national de métrologie du domaine, signataire de l'arrangement de reconnaissance mutuelle du Comité international des poids et mesures (CIPM MRA) ;
La preuve correspondante est le rapport sur les résultats (certificat d’étalonnage, constat de vérification, …) ;
Voie 2 : soit par un étalonnage réalisé
par un laboratoire d’étalonnage accrédité
par un organisme signataire de l'accord multilatéral de reconnaissance
d'équivalence "étalonnage" d'EA ou d'ILAC ;
La preuve est alors le rapport sur les résultats (certificat
d’étalonnage, constat de vérification, …)
portant le logotype de cet organisme accréditeur ;
Voie 3a : soit par un étalonnage réalisé par un laboratoire national de métrologie du domaine, dont les CMC (Calibration and Measurement Capabilities = Aptitudes en matière de mesures et d'étalonnages), ne sont pas couvertes par l'arrangement de reconnaissance mutuelle du Comité international des poids et mesures (CIPM MRA) ;
Voie 3b : soit par un étalonnage réalisé par un laboratoire d’étalonnage non accrédité par un organisme signataire de l'accord multilatéral de reconnaissance d'équivalence "étalonnage" d'EA ou d'ILAC.
La voie 3b inclut notamment les deux possibilités suivantes :
3b1) un étalonnage réalisé en
interne par le laboratoire d’essais ou d’étalonnages
pour son propre compte ; la preuve est alors le rapport sur les résultats
(certificat d’étalonnage, constat de vérification,
…) émis par le laboratoire, dans les conditions définies
par:
Lorsque le laboratoire accrédité ou candidat à
l’accréditation met en place des moyens de raccordement
de certains de ses équipements de mesure critiques, en utilisant
ses propres étalons de référence, la compétence
technique du laboratoire pour la traçabilité métrologique
revendiquée est évaluée à l’aide des
preuves appropriées, par exemple sur:
- La validation de la méthode d’étalonnage,
- L’estimation de l’incertitude de mesure,
- La traçabilité des mesures,
- L’assurance de la qualité des résultats d’étalonnage,
- La compétence du personnel,
- Les installations et conditions ambiantes,
- Les audits internes du laboratoire réalisant l’étalonnage,
3b2) un étalonnage réalisé par un service de métrologie interne (moyens et compétences, centralisés ou non, mis en œuvre dans le cadre de la fonction métrologique) appartenant à l’entreprise ou à une entité du groupe auquel appartient le laboratoire accrédité dans les conditions définies par:
Pour les grandeurs métrologiques considérées, le service de métrologie interne fait l’objet d’une évaluation spécifique par l'organisme notifié, selon les règles en vigueur pour les laboratoires d’étalonnage selon la norme NF EN ISO/CEI 17025, pour sa capacité technique à produire spécifiquement des rapports sur ces résultats d'étalonnages internes.
Les voies 3a) et 3b) sont admises, cependant il faudra démontrer sa compétence et apporter les preuves demandées par le LAB REF 02, autant dire que pour du petit matériel, la solution externe accrédité reste la meilleurs solution.
Le lecteur pourra consulter le GEN REF 10 pour de plus amples informations.